Retours...
Etre occupée à ne rien faire, c’est possible… d’où le retard de mon blog. Depuis Phnom Penh, le temps est passé trop vite. J’ai quitté la capitale cambodgienne sans Marie, avec de nouveau une envie de plage, une envie de retrouver le paradis d’Otres beach, tout en voulant découvrir autre chose, histoire de ne pas donner de fondement à la légende urbaine qui prétend que j’aime bien faire les choses deux fois...
Je prends donc le bus pour Kep, où je prévois de passer une nuit avant de rejoindre une île synonyme de tranquillité, une île où il n’y a rien, ni internet, ni douche, ni magasins, Rabbit
Island, qui doit son nom à sa forme de lapin. A la descente du bus, je suis embrigadée par Rudy, un Brésilien, qui me propose de filer directement vers Rabbit Island et de partager un bateau avec lui, et c’est parti pour une demi-heure de traversee qui nous amene sur un rivage de sable clair, parsemé de cocotiers, sur lequel se succèdent petits bungalows sommaires et quelques restaurants. On teste les produits de la mer avant de chercher un logement : le choix est vite fait, les bungalows sont tous les mêmes, un matelas à même le sol, et des baquets d’eau pour se doucher dehors. Le soir, je me couche super tôt, essayant de récupérer des dernières heures à Phnom Penh où nos voisins de chambre ont été surbruyants. Au petit-dèj, je rencontre rapidement tout un petit groupe, dont Stéphane et Laetitia. Stéphane devrait être à Siam Reap en même temps que moi, et Laetitia me propose de partir avec elle dès le lendemain sur Kampot, puis sur Sihanoukville, pour retourner quelques jours à Otres. Ahhh ! Une proposition pareille, ça ne se refuse pas, je prendrai donc le bateau avec elle à midi pour regagner le continent. La journée se passe entre brochettes de fruits de mer, grosses discussions avec Stéphane, baignade, et se termine autour d’un feu de camp avec une guitare, un harmonica, une flûte, et quelques voix magnifiques, sous les étoiles, un vrai bon moment.
Après une petite baignade, nous regagnons Kep le lendemain, allons manger au marché aux crabes, puis sautons dans un tuk-tuk pour Kampot. Là, nous avons quelques difficultés à trouver une guesthouse, mais atterrissons chez un petit papy qui ne veut louer ses chambres qu’à des Français, et nous raconte comment il a échappé aux tortures des khmers rouges en prétendant être sourd et muet pendant des années. Je n’en ai pas trop parlé jusque-là, mais la difficile histoire cambodgienne est bien présente, et si le peuple a décidé d’aller de l’avant, il est difficile d’oublier ce qu’il s’est passé il n’y a pas si longtemps. Ce petit monsieur qui parle couramment français est un vrai régal à écouter, et nous vante les charmes de son pays et de sa région, et nous fait un petit itinéraire pour le lendemain. Nous passons le reste de l’après-midi à flâner dans la ville, doucement, Laetitia ne se sentant pas en grande forme. Le lendemain, nous avons loué une moto pour le début de la journée, puis avons booké un taxi collectif pour Sihanoukville. Nous partons donc de nouveau en direction de Kep pour visiter les plantations de poivre. Le poivre de Kampot est mondialement réputé, et ici, il est même utilisé frais pour assaisonner certains plats, et ça,
c’est trop, trop bon ! Donc on visite, on apprend la différence entre les différents poivres, Laetitia achète du poivre, et on repart vers Kampot sur notre moto, à travers la campagne. On s’arrête sur le chemin à une grotte sacrée, puis au bord des chemins pour discuter avec les gosses ou prendre des photos du paysage magnifique. De retour à Kampot, nous attendons notre taxi, pile à l’heure. Le vendeur nous avait dit qu’on serait sûrement sept dedans, sachant que c’est une voiture tout ce qu’il y a de plus standard, mais là, on arrivera à rentrer à 8 plus les bagages, record absolu, quatre à l’arrière, et deux sur chaque siège avant, même sur celui du conducteur. La voiture est rapide, et deux heures plus tard, ce qui inclut un petit trajet jusqu’à Otres à l’arrière d’une moto, on arrive à notre plage, juste à temps pour une trempette dans la mer. Pas de place chez Moni et Kem au Sunshine Cafe, mais on trouve une chambre qui donne droit sur la mer.
Ah, Otres ! On y reste facilement bloqué, et je retrouve rapidement des têtes connues qui n’ont pas bougé depuis mon dernier passage. Le soir, on se fait inviter à l’anniversaire d’Alphonse, un Belge, et j’y retrouve Pierre, rencontré sur le bateau presque deux semaines auparavant, et Clyde, le Canadien qui travaille sur ce même bateau. Laetitia n’est toujours pas en forme, je finis donc la soirée au Sunshine, en compagnie de tout ce groupe. Entre deux, je suis allée checker mes mails depuis la première fois depuis mon départ de Phnom Penh, et j’y trouve plusieurs messages de Marie qui me demande où je suis. Visiblement, ça ne va pas des masses au Vietnam… Et j’ai aussi un message de Valérie qui est sur une autre plage de Sihanoukville et nous rejoint le lendemain.
Donc le lendemain, je me lève avec la tête pleine de projets : 1° Attendre Valérie 2° Avoir des nouvelles de Marie dès qu’ils branchent l’électricité 3° Ne rien faire à part de la baignade et de la bronzette. Les missions 1 et 3 sont remplies sans problèmes : Valérie nous rejoint, en super forme, ça fait plaisir de la voir comme ça après huit mois de voyage. On passe la journée à discuter photos et voyage, entre bronzette, baignade et repas au Sunshine, la good life, quoi! Et après un des couchers de soleil typiques d’Otres, c'est-à-dire absolument magnifique, nous partons vers notre bar au wi-fi gratuit, mais à l’eau pour les pastis payante (et oui, l’Anglais au bar pense que le pastis se boit pur ou avec du coca, donc il fait payer la flotte…), pour accomplir la mission 2. Et là, c’est la grosse joie : Marie arrive le soir même à Otres, et va rester avec moi jusqu’à ce que je reparte en Inde !!!! Elle arrive crevée, après un horrible trajet depuis Saigon, où elle a été malade. Elle trouve vite un petit bungalow, me raconte ses nouvelles aventures vietnamiennes, et nous dit qu’elle a rencontré six français un peu barrés, au Vietnam, qui sont aussi sur Otres, chez un autre Pierre, au No Name. Laetitia, toujours un peu malade, ne nous accompagne pas, mais nous partons avec Valérie finir la soirée là-bas, autour d’un pastis pour changer.
Les trois autres jours se passeront sur le rythme plage-fiesta, entre le Sunshine, le No Name, et le centre de Sihanoukville, rythmés par les restos, les apéros, les siestes intensives sur la
terrasse, l’observation du gros Allemand dégueulasse et de sa collection de string ficelle, et les départs : celui de Laetitia qui rejoint Bangkok pour voler vers la Birmanie (Laetitia, bonne route, ça a été un plaisir de partager ses quelques jours avec toi. Enjoy Burma and keep in touch ! ), puis celui de Valérie qui retourne au Vietnam (Valérie, on se voit au Népal, have fun !). Notre dernière soirée, Marie et moi, on a suivi la troupe vers Sihanoukville, et on a découvert que le gros Allemand dégueulasse ne s’était pas égaré si loin que ça. Là, c’est un mini-Pattaya, des filles et des touristes qui savent qu’’ils les auront en sortant quelques billets, déplorable. On passe une bonne soirée parce que nous sommes en bonne compagnie, mais le spectacle est désolant.
Voilà, cette fois-ci, l’étape Otres, c’est bien fini. On a dit au-revoir à Moni et Kem, ou à la famille qui nous logeait en en ayant gros sur le cœur : ils arrivent au bout du sursis accordé par le gouvernement, et la plage va être évacuée puis revendue à des promoteurs privés dans la quinzaine qui arrive. Et là, on pense aux vieux baroudeurs croisés sur les routes, ceux qui nous assomment de « Moi, j’ai connu la Thaïlande au début des années 70, et c’était le paradis… », et on se dit que nous aussi, on a connu un coin de paradis voué à disparaitre… Mais on l’a fait, on a bougé (bon, en fait, l’expiration prochaine de mon visa ne nous a pas réellement laissé le choix…), et on a pris le bus de nuit pour notre dernière étape cambodgienne, Siam Reap, avec un de la petite bande avec nous.
Mais même au paradis, je pense bien à vous, alors je finis par un gros envoi de courage à mon tonton, ma tata et tous leurs amis qui ont été touchés par la tempête du week-end dernier. Et je souhaite un peu en avance, dans l’éventualité d’une connexion inexistante, un bon anniversaire à ma Lolo qui compte les jours. Je pense bien fort à toi !
P.S.: J'ai rajouté les photos à la fin de l'album "Entre Phnom Penh et le paradis..."
Je prends donc le bus pour Kep, où je prévois de passer une nuit avant de rejoindre une île synonyme de tranquillité, une île où il n’y a rien, ni internet, ni douche, ni magasins, Rabbit
Ah, Otres ! On y reste facilement bloqué, et je retrouve rapidement des têtes connues qui n’ont pas bougé depuis mon dernier passage. Le soir, on se fait inviter à l’anniversaire d’Alphonse, un Belge, et j’y retrouve Pierre, rencontré sur le bateau presque deux semaines auparavant, et Clyde, le Canadien qui travaille sur ce même bateau. Laetitia n’est toujours pas en forme, je finis donc la soirée au Sunshine, en compagnie de tout ce groupe. Entre deux, je suis allée checker mes mails depuis la première fois depuis mon départ de Phnom Penh, et j’y trouve plusieurs messages de Marie qui me demande où je suis. Visiblement, ça ne va pas des masses au Vietnam… Et j’ai aussi un message de Valérie qui est sur une autre plage de Sihanoukville et nous rejoint le lendemain.
Les trois autres jours se passeront sur le rythme plage-fiesta, entre le Sunshine, le No Name, et le centre de Sihanoukville, rythmés par les restos, les apéros, les siestes intensives sur la
Voilà, cette fois-ci, l’étape Otres, c’est bien fini. On a dit au-revoir à Moni et Kem, ou à la famille qui nous logeait en en ayant gros sur le cœur : ils arrivent au bout du sursis accordé par le gouvernement, et la plage va être évacuée puis revendue à des promoteurs privés dans la quinzaine qui arrive. Et là, on pense aux vieux baroudeurs croisés sur les routes, ceux qui nous assomment de « Moi, j’ai connu la Thaïlande au début des années 70, et c’était le paradis… », et on se dit que nous aussi, on a connu un coin de paradis voué à disparaitre… Mais on l’a fait, on a bougé (bon, en fait, l’expiration prochaine de mon visa ne nous a pas réellement laissé le choix…), et on a pris le bus de nuit pour notre dernière étape cambodgienne, Siam Reap, avec un de la petite bande avec nous.
Mais même au paradis, je pense bien à vous, alors je finis par un gros envoi de courage à mon tonton, ma tata et tous leurs amis qui ont été touchés par la tempête du week-end dernier. Et je souhaite un peu en avance, dans l’éventualité d’une connexion inexistante, un bon anniversaire à ma Lolo qui compte les jours. Je pense bien fort à toi !
P.S.: J'ai rajouté les photos à la fin de l'album "Entre Phnom Penh et le paradis..."