Des temples, Angkor des temples...
Un titre d’article qui augure une série de photos très, très longue, et pas très, très variée… Pour ceux qui n’aiment pas les vieilles pierres, je m’excuse d’avance !
Marie, Julien (qui a abandonné sa bande à Sihanoukville) et moi sommes arrivés bien tôt à Siam Reap, notre dernière étape cambodgienne. Après un petit-dej et une sieste réparatrice, nous sommes partis à la découverte de la ville, de sa nourriture, puis de son marché. Et là, on s’aperçoit vite que Siam Reap, ce n’est plus tout à fait le Cambodge : son tourisme de masse a fait fleurir les restaurants semi-occidentalisés, et les étals du marché ressemblent à ceux des quartiers hautement touristiques de Bangkok. On est loin du marché-décharge de Ban Lung, ou encore des stands de mygales grillées des bordures de route. Mais ça ne nous empêche pas de nous poser en terrasse dans la rue principale au nom toujours très couleur locale, Pub Street, pour une petite bière. Et là, on y retrouve Stéphane, croisé à Rabbit Island une semaine plus tôt, et Léo un Suisse qui l’accompagne pour cette étape. Apéro, récit de la semaine écoulée, et pendant ce temps, un chauffeur de tuk-tuk s’installe tranquillement devant le bar, et à la différence des 300 autres qui se jettent sur chaque touriste qui passe en tentant de lui vendre au mieux une journée au temple, au pire, une course en ville, celui-là a développé une technique marketing beaucoup plus recherchée : son tuk-tuk est équipé d’une sono, d’un micro, et de quelques gadgets kitsch et lumières façon Saturday Night Fever, et il se contente de se dandiner au son des Black Eyed Peas en brandissant des panneaux en carton vantant les mérites de son « Rock’n’roll Tuk-tuk », concept unique dans Siam Reap. Pas de démarchage agressif, le touriste est intrigué, lit ses panneaux qui promettent une journée de ballade de temple en temple au son de notre musique préférée, ou devant un DVD historique sur Angkor, voire même un film pour adultes… et devinez qui sera notre chauffeur ??? Et oui, on réserve immédiatement Borey et son rock’n’roll tuk-tuk pour le lendemain.
Et c’est parti pour une journée sur le petit circuit, et comme on est tous les trois vraiment sérieux, on a décidé pour cette première partie en tuk-tuk de regarder un DVD historique sur Angkor. Bon, ça, c’est sans compter notre chauffeur Borey qui a pris son micro et nous fournit des explications à lui, entrecoupées de « Yo, yo, yo, yo, everybody’s happy in the Rock’n’Roll tuk-tuk ? ». Et on passe la journée entre Angkor Wat, Angkor Tom, et le Tah Prom, le temple dans la jungle dans lequel a été tourné le film Tomb Raider. Tout est impressionnant, même si on est déçu par la présence de grands échafaudages sur chaque site, qui sont quasiment tous en restauration. Ben oui, l’échafaudage vert en plein milieu de la photo-vue d’ensemble d’Angkor Wat, c’est pas terrible, même si on sait bien que c’est un mal pour un bien… Et devant chaque temple, nous sommes abordés par une foule de gamins qui vendent tout et rien, de la bouteille d’eau au livre en français sur l’histoire d’Angkor, en passant par les bijoux de pacotille ou les guimbardes, et ceci en toutes les langues. Dur, dur, de ne pas craquer, on finit toujours par acheter un truc moche et inutile juste parce qu’il y en a un ou une à qui on n’arrive pas à dire non, et c’est comme ça que je me retrouve avec des bracelets immondes aux poignets et aux chevilles… En plus, on ne passe pas inaperçu, puisque Borey notre chauffeur est connu comme le loup blanc, et provoque des « Yo, yo, yo, yo ! » partout où il passe. Et pendant qu’on visite, il fait monter les gosses dans le tuk-tuk et leur passe des dessins animés. Bonne ambiance donc, et bonne journée qui se termine par un coucher de soleil au milieu d’une foule composée à moitié de Japonais, les premiers vus en Asie depuis la baie d’Halong.
Trop de culture tue la culture, donc le lendemain, on s’autorise un jour repos total avec pour seule mission la mise à jour du blog, et dans mon cas, la résolution de mes petits soucis de billets d’avion. Et oui, heureusement que j’ai appelé Cathay Pacific pour changer la date de mon vol pour l’Inde (merci Valérie, tu m’as sauvé la mise sur ce coup-là…), car cela m’a permis d’apprendre que tous mes vols à venir avaient été annulés à la suite d’une erreur faite par l’employée Argentine de l’aéroport de Buenos Aires qui avait enregistré mes premiers changements de date en Août. Le seul problème, c’est qu’il n’y a plus de vol identique à celui d’origine pour Delhi disponible quand je dois y rejoindre Fabien, il faut donc en prendre un autre, ce qui entraîne en plus des frais de rebooking, une majoration de 125 dollars pour re-routing, que du bonheur ! Bon, en même temps, c’est moindre mal quand on pense que j’aurais pu juste arriver à l’aéroport dix jours plus tard, pensant partir pour Delhi, et apprendre sur place que je n’avais plus de billet, et plus aucune possibilité de rejoindre l’Inde autre que de racheter un billet d’avion plein pot… Ah si, en fait, Marie et moi, on a booké une activité pour la fin de journée : un cours de cuisine khmer. Nous voici donc parties pour trois heures de tambouille locale en compagnie de deux Allemands et d’un couple d’Ecossais, suivies d’un repas pantagruélique consistant en la mise en commun de toutes nos créations. On repart de là-bas, on s’arrête boire une bière, et on est rejointes par Léo et Stéphane, qui s’attaquent à nos bonnes résolutions, et nous entraînent boire des coups dans une des boîtes de Siam Reap. On écourte la soirée déjà bien trop tard, alors qu’on doit se lever pour le lever du soleil…
Borey vient nous chercher un peu après cinq heures, et on rejoint la masse de touristes qui a décidé comme nous d’admirer le lever du soleil sur Angkor Wat. Beau spectacle, aussi bien dû au paysage qu’à certains touristes qui expérimentent des poses étranges devant les temples ou encore qui filment le lever du soleil sur 360° en agitant les bras et en courant… L’avantage de commencer tôt la journée, c’est que les photos seront moins écrasées de lumières, et nous, moins écrasés par la chaleur (diagnostic température à 19 heures dans notre chambre : 38°…). Et on continue l’exploration des temples, beaucoup plus à l’écart des foules. A midi, on a fini notre grand circuit, et on retourne sur Siam Reap. Marie et moi partons manger au marché une salade de nems à tomber, puis on rentre faire une sieste imposée par notre courte nuit. Puis direction internet, pour deux heures de téléphone (merci Skype pour tes tarifs qui m’ont évité de perdre environ une semaine de budget !) avec la France pour tenter de régler les nouveaux problèmes posés par mes changements de billets. Je ne rentre pas dans les détails, mais c’est juste du gros délire ! Puis, après un massage, pour notre dernier repas au Cambodge, on s’offre une nouvelle découverte culinaire, le barbecue multi-viande incluant du crocodile et du serpent.
Et voilà, le Cambodge, c’est fini, on a sauté dans un bus pour la Thaïlande, contraintes et forcées par la date d’expiration de mon visa et mon départ imminent pour l’Inde. Donc je fais le
BILAN CAMBODGE :
Temps passé : 28 jours
Argent dépensé : sur place et en incluant le visa, 860 dollars, soit 21,50 dollars/jour. Les grosses dépenses ont été le passe pour les temples d’Angkor (40 dollars) et le trek dans la jungle (70 dollars). On trouve des chambres entre 5 et 10 dollars pour deux, très correctes, on mange pour 2 à 5 dollars, et une bière vaut de 0,50 à 1 dollar.
Un coup de cœur : s’il faut vraiment choisir, ce sera Otres Beach à Sihanoukville, mon paradis cambodgien en voie de disparition…
be De belles rencontres : les gens du petit village près de Kratie, qui nous ont accueillies avec des sourires et des rires qui resteront dans le cœur. Et en vrac, tous ceux qui nous ont fait bien rire tout au long de ce mois cambodgien (hein Marie ! On en a vécu des aventures ensemble !): Pierre, Raoul, Séverin, Bèche et sa bande, Julien, l’autre Pierre, Clyde, Alphonse, Lina, Stéphane et j’en oublie…
re Un regret : avoir quitté le pays trop tôt, mais j’y retourne !
Une chanson : http://www.youtube.com/watch?v=pYLClFqbs1g C'est pas très local, mais c'est immanquable....
Un plat : le Beef Lok-lak, j’en ai mangé des tonnes !
Une boisson : On ne se refait pas, le pastis…
Encore un gros, gros coup de cœur de ce voyage, qui me remet un peu dedans après la déception vietnamienne. Un accueil incroyable, des paysages incroyables, et surtout des rires et des sourires qui ne donnent envie que d’une chose : y retourner.
Et pour finir, je fais un appel aux votes. Nous sommes maintenant en Thaïlande depuis quelques jours, et avons rencontré Emilie et Romain à Koh Chang (voir article à venir). Emilie, c’est une artiste juste bourrée de talent, qui expose déjà à Tahiti et à Paris, et qui est en train de percer. Personnellement, j’ai adoré ses peintures, alors si vous aimez ce qu’elle fait et voulez lui donner un petit coup de pouce, suivez ce lien et allez voter pour ses toiles. A la clé pour elle : un an d’exposition dans une galerie au Maroc, donc un bel enjeu.
http://www.rempart-galerie.com/concours2010/?alb=34
Et si, comme moi, vous aimez vraiment ces toiles (et si vous voulez juste être sympa avec moi, ça marche aussi…), faites suivre à tous vos contacts. Merci pour elle !