Good morning Vietnam!!!

Publié le par Ophelie

P1260006Quand on part pour un pays sans préparer ou lire quoi que ce soit, on peut avoir des mauvaises surprises. Pour moi, ça a été la météo : en Janvier, dans le nord du Vietnam, c’est encore l’hiver. L’arrivée à Hanoi se fait donc sous la pluie, avec veste et écharpe. Sachant que j’ai renvoyé tous mes vêtements chauds et n’ai gardé que le strict minimum pour le trekking, j’attaque donc mon séjour au Vietnam en pantalon et chaussures de rando, sans conviction aucune. De plus, le lever à 3H30 à Bangkok ne m’a pas mise dans les meilleures conditions, et ma première journée se passera donc dans l’hôtel, à tenter de mettre à jour le blog, à gérer mes soucis de visa indien et à récupérer de mes trop courtes nuits. En ouvrant un œil en fin de journée, j’entends parler français dans mon dortoir, et je rencontre deux Québécoises qui m’invitent à me joindre à elle pour le repas du soir. Après une petite bière au bar, nous partons avec tout un groupe pour manger dans un super restaurant. Ce sera l’occasion de rencontrer Marie, une Grenobloise, qui voyage seule pourP1260031 quelques temps. Le lendemain, je pars visiter un bout de la ville, le lac et le quartier des 36 rues, c'est-à-dire le vieux Hanoi où à chaque rue est associée une corporation. Malgré le temps gris, le lac est impressionnant, et tous les jeunes mariés viennent y faire leur séance photo. Selon la légende, une tortue vit au fond, elle a donné une épée magique à un vieil empereur vietnamien pour l’aider à vaincre l’envahisseur chinois, et en est ressortie pour la récupérer avant de replonger pour des siècles. Il y a une sorte de pagode qui lui est consacrée au bout du lac. Plus loin, le vieil Hanoi grouille de vie. Le véhicule-roi, ici, c’est le scooter, et leur devise doit être « Je klaxonne donc je suis… ». Les trottoirs sont encombrés de deux-roues, de stands de nourritures, ou bien de caillasses en prévision des travaux, et se balader dans le coin est un parcours du combattant. Mais on est au cœur de la vie vietnamienne, et l’architecture est vraiment typique : les maisons sont étroites et toutes en hauteur, car ici, on a misé sur le gain de place, et les façades ne peuvent pas être plus large que trois mètres. Après quelques heures de ballade entre les scooters, je retourne à l’hôtel où la fête bat son plein : le 26 Janvier, c’est Australian Day, et quand on est dans un hôtel blindé d’Australiens, on met son chapeau vert et jaune, on mange un barbecue et on boit. Je retrouve Fabien, croisé brièvement la veille, avec qui j’entame la soirée, puis Marie nous rejoint. Nous finissons dans un pub, avant de rentrer à l’hôtel bien en forme.

P1270104Puis c’est le départ pour trois jours dans la baie d’Halong. Sur les conseils de certains de mes anciens compagnons de voyage du Laos, je choisis de booker un tour plus cher, mais qui garantit un bon groupe de backpackers, et non pas un de ces groupes de personnes âgées en tour organisé. Marie et Fabien ont également pris cette option, et nous nous retrouvons dans un bus entouré d’un groupe d’Australiens, tous de Melbourne. Perdus au milieu, il y nous, les trois Frenchies, deux Anglais, un Indien et un Kurde. Après trois heures de route, nous rejoignons notre bateau, une magnifique jonque, et après un super repas, nous investissons les cabines. Je partage la mienne avec Marie, on a de toutes façons décidé de faire un bout de chemin ensemble dans les jours qui viennent. On tchatche tout un moment pendant que la jonque rejoint le cœur de la baie d’Halong, et quand nous ressortons de la cabine, le spectacle est saisissant. Malgré la grisaille et la fraîcheur, un endroit comme celui-là, c’est magique. C’était une de mes grosses attentes du voyage, et bien, je ne suis pas déçue. Malgré le froid, la plupart des autres sont déjà dans l’eau, après avoir sauté du haut du bateau. On est toutes les deux un peu plus frileuse dans tous les sens du terme, et une simple descente à l’échelle et une trempette de deux minutes dans l’eau froide nous suffira. Baignade dans la baie d’Halong : ça, c’est fait. Nous partons ensuite faire du kayak au milieu des roches. C’est superbe, impressionnant, et quelques rayons de soleil viennent rendre le moment encore plus beau. Retour sur le bateau, et après une bonne douche, on rentre dans le vif du sujet : la bière et le rhum coulent à flot. On mange encore divinement bien, en compagnie de Denver, l’Indien, Ibo, le Kurde exilé à Amsterdam, John et Patty, des Australiens, et toujours Marie et Fabien. Puis, jeune foule australienne oblige, nous attaquons les jeux où le seul but est d’ingurgiter le plus d’alcool possible. MarieP1280128 et moi jetons l’éponge relativement tôt, encore fraîche, et allons nous coucher. Le lendemain, nous quittons le bateau pour rejoindre une île et sa plage privée où nous passerons 24 heures. Ambiance La Plage, avec les auvents en bambous sous lesquels on va passer la nuit. Après un sandwich, nous attaquons à jouer à l’Island Poker, le poker-coquillage. Le début d’après-midi est plus calme, certains étant encore bien fatigués de la veille. Puis nous partons faire une des activités proposées : tubing, wakeboarding ou escalade. Marie part à l’escalade, alors que Fabien, John, Steeve et moi nous allongeons sur d’énormes bouées pour le tubing. Bon moment de rigolade, ça saute dans tous les sens, on se prend de l’eau gelée plein la figure, je manque de perdre mon bas de maillot, mais ça vaut le coup, et John et moi, on est trop fiers, on est les seuls à ne pas être tombés…  De retour sur la plage, notre groupe de quatre vite rejoint par Ibo décide de partir faire le tour de l’île en kayak. Nous passons une petite heure à pagayer dans ce cadre magnifique, au milieu des maisons flottantes et des pêcheurs de coquillages. Puis nous rentrons sur notre plage pour commencer la soirée. Pour moi, c’est une date marquante, je fête ce jour-là mes six mois de voyage, et les passer sur cette plage paumée au milieu d’un des plus beaux paysages du monde, ça n’a pas de prix. Après un poker-coquillage que je gagne à l’issue d’ un long face-à-face avec John, c’est reparti pour les jeux de boissons, et les tournées s’enchaînent jusqu’à tard dans la nuit. Marie et moi finissons mortes de rire sur nos matelas, ayant réussi à tenir toute la soirée le rythme australien. Le lendemain, c’est le dur retour à la P1290198réalité, on quitte notre plage perdue pour regagner Hanoi. Pas le temps de souffler, on repart le soir même par le train de nuit pour Sapa, dans le nord du Vietnam. Après une douche, un déballage-remballage de sac à dos, je pars prendre des nouvelles de mon passeport parti pour l’ambassade d’Inde. Là, mauvais délire, je ne peux pas le récupérer avant encore une semaine pour d’obscures raisons mêlant Indian Day, le week-end et l’incompétence de tous les intermédiaires. Bon, je pique un vrai coup de sang, on m’avait promis mon passeport au départ pour le soir même, puis pour le lundi ou mardi suivant, il y a désormais trois jours de délai supplémentaires. Le manager de l’hôtel me propose un compromis avec un acheminement de mon passeport vers Hue, ce qui me permettrait de ne pas avoir à rester à Hanoi jusqu’à ce qu’il revienne. Pas le choix, de toute façon. Ibo m’emmène manger dans la rue, des nems, des beignets, des trucs gras et trop bons, puis boire un bon café, ce qui est rare au Vietnam. On dit au-revoir à ceux de notre groupe que l’on a les boules de quitter, puis on part à la gare avec Marie et Lin, sa copine vietnamienne. Là, c’est de nouveau les au-revoir : Ibo prend le train pour Hué vers le sud, et on ne se recroisera pas. Nous, on grimpe dans notre train, puis dans nos couchettes dure tout en haut du wagon (on a fait économique, on a ce pourquoi on a payé…), et on part pour le Nord.

 

P1300249Nous arrivons tôt à Lao Cai, puis prenons un bus pour Sapa. On est dans les montagnes, et au tout petit matin, ça caille… On trouve un hôtel correct qui nous prête un petit chauffage pour notre chambre, et on part petit-déjeuner dans un endroit repéré en arrivant qui fait des croissants et des pains au chocolat. Puis on part visiter le centre-ville. Là, on est abordé par des femmes Hmongs en tenues traditionnelles qui maîtrisent assez bien l’anglais pour simuler une approche amicale et un semblant d’intérêt pour notre personne, mais qui en réalité n’ont qu’une idée en tête, nous vendre leurs babioles soi-disant faites-main, mais pour la plupart arrivant directement de Chine. Ce seront les premières d’une longue série, qui confondent techniques de vente et harcèlement, et pour qui le mot « non » dans toutes les langues semble ne faire aucun sens. On visite quand même le marché, le côté artisanal avec toujours les mêmes femmes en belles tenues et les même babioles, et le côté alimentaire avec ses étalages faisant plus ou moins envie. J’avoue que, si d’habitude, je goûte à toutes les spécialités culinaires, là, les cadavres de chien me retournent un peu le cœur… On finit quand même par déjeuner dans la rue sur un coin de table, et on se régale avec des brochettes et des champignons, spécialité du coin. L’après-midi, Marie et moi avons décidé de faire confiance à Lin, qui en bonne vietnamienne déteste marcher, et nous a booké un petit circuit autour de Sapa en van. C’était très limite, on a vu une cascade sans eau, une cascade avec de l’eau, une tour au sommet d’une colline avec un gong pour faire des vœux, le tout portant des noms poétiques tels la porte du ciel ou l’Antre de l’amour. Au moins, la vue sur les montagnes environnantes recouvertes de rizières était magnifique. On finit par « visiter » un élevage de saumons qui étaient en fait des truites, et le meilleur moment sera la dégustation de cailles, d’œufs et de patates douces grillés au barbecue arrosés d’un petit thé vietnamien. On rentre ensuite à l’hôtel, et je réussis enfin à terminer de mettre en ligne mes articles et photos sur la Birmanie. Puis on termine la journée en  se régalant dans un super bon restaurant : nems, soupe, bœuf grillé et crêpes banane-chocolat.

Le matin suivant, on dit au-revoir à Lin qui va faire un petit tour d’une demi-journée avant de rentrer sur Hanoi. Marie et moi avons réservé un trek de deux jours dans les villages des minorités qui vivent autour de Sapa. Notre guide est une jeune Hmong de 19 ans en tenue traditionnelle qui passe son temps au téléphone, et nos compagnes de trek sont deux étudiantes vietnamiennes qui n’aiment pas vraiment P1310271marcher. On quitte Sapa avec une vendeuse Hmong littéralement pendue à nos basques. Elle est toujours à côté de nous, tentant d’engager une discussion qui pue l’hypocrisie, nous tenant le bras à chaque caillou rencontré, comme si elle craignait vraiment qu’on se fasse une cheville. Marie et moi, on n’en peut plus de la voir et de lui parler, mais il n’y a pas moyen de s’en débarrasser. Arrivées à l’endroit où l’on doit déjeuner, elle tente de nous vendre de force sa camelote, sous prétexte qu’elle nous a suivies  toute la matinée, et qu’on doit donc absolument lui acheter quelque chose. Bon, après on a compris pourquoi : on a vu plein de touristes qui adorent faire cette ballade (parce que c’est pas du trek, c’est de la ballade…) avec au bout de chaque bras une femme Hmong qui fait mine de n’avoir d’yeux que pour eux. Notre guide nous apprend à dire en Hmong « Je n’achète rien, merci ! », mais même avec ça, il sera difficile de passer les deux jours sans succomber à une vente plus ou moins forcée. Arrivées tôt (parait qu’on marche trop vite…) dans la petite pension où l’on doit passer la nuit, on craquera pour une guimbarde et des bracelets en argent vendus pas des petites filles. Après un repas pantagruélique, on part se coucher comme les poules, et on passe l’une comme l’autre la plus longue et la meilleure nuit depuis un moment. On se réveille pour se faire servir une énorme pile de crêpes à la banane et au miel, et on reprend la marche à travers les villages. Notre guide nous épargne la compagnie d’une escorte en expliquant qu’on est des grosses radines, et qu’on n’achètera rien, et on repart en suivant la file de touristes, car on fait tous le même itinéraire. Nos Vietnamiennes n’ont pas récupéré de la marche de la veille et sont en plus indisposées, et du coup, notre guide a l’excellente idée de les larguer à la cascade et de nous emmener loin du sentier touristique, tout en haut d’une montagne. C’était cool, on en a enfin un peu bavé parce que ça grimpait sec, mais on a enfin croisé des gens qui ne nous vendaient rien et faisaient des sourires  gratuits. Nous avons visité l’école locale, puis sommes redescendues fouler les traces des autres groupes. Après une petite soupe, bus pour Sapa, où nous avons retrouvé l’hôtel avec lequel nous avions booké le tour, et son personnel super adorable. Après une douche et une heure de bus, nous avons retrouvé le train de nuit, et je suis en ce moment allongée sur ma couchette dure comme du béton, en route vers Hanoi que l’on devrait atteindre vers 4 heures du matin. Après une brève pause, on va reprendre la route vers le sud.

 

Je mets un petit mot pour mon tonton, parce qu’il a besoin de pensées positives en ce moment. Je pense bien à toi, et à Laurence évidemment, même du bout du monde… De gros bisous.

Publié dans Vietnam

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C
<br /> Coucou ma petite Ophélie excuse moi cela fait un moment que je ne suis pas allée sur l'ordi donc j'avais pas mal d'articles à lire !!! cela fait du bien de pouvoir te lire et de savoir que tu<br /> gardes le cap!!j'ai vu toute la petite famille et merci pour la petite boîte trés pratique pour mes BAB. J'ai vu ta Maya elle va super bien te devrais avoir bientôt une photo car Fab lui a offert<br /> une tenue pour sortir ...je te laisse le soin de la découvrir ...<br /> je te fais d'enormes bisous<br /> Carine<br /> <br /> <br />
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O
<br /> Salut ma belle! Et oui, je sais déjà que tu as vu tout le monde, les nouvelles vont vite! De rien pour la boîte, c'est juste une bricole, mais ça vient de mon pays favori: la Birmanie! Je te ferai<br /> passer un truc mieux la prochaine fois... J'espère que tout va bien pour vous dans le froid polaire. Je vous embrasse tous les deux TRES FORT!!!<br /> <br /> <br />
C
<br /> Surprise!<br /> <br /> Cela fait un moment que je voulais te faire un coucou et te dire que tes photos sont magnifique et digne d'un grand reporter.<br /> Quel beau périple,profite ma belle,profite!<br /> Que de choses à raconter à tes futur enfants et petit enfants...<br /> Bonne baroude et gros bisous<br /> <br /> <br />
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O
<br /> Merci Cathe, ça fait plaisir de te lire. Je profite à fond, pas de souci de ce côté là. Je t'embrasse bien fort.<br /> <br /> <br />
C
<br /> re kikou ma belle à part le fait ke tu ai pu croiser des cadavres de chiens <br /> j me bidonne tte seule devant mon ordi. j imagine l effort ke tu as du faire à certains moments lol j imagine m^ ta tête à certains moments hi hi hi<br /> c cool ke tu ai rencontré une grenobloise pour faire un bout de chemin, vs avez sacrement du apprecier d avoir une epaule pour râler mdr j ai vraiment hâte de lire ton prochain article. pleins de<br /> gros bisous ma belle XXX<br /> <br /> <br />
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O
<br /> Oui, j'ai du bol, elle est très cool, et nos chemins se séparent bientôt, et c'est bien con. Je quitte le Vietnam, trop de problèmes logistiques en ces périodes du Nouvel An. Ca me coûte un oeil,<br /> mais au moins, plus de risque de manger du chien pour l'instant... Bisous ma Coco.<br /> <br /> <br />
V
<br /> <br /> Hi Ophélie ! Le nom de l'agence et l'adresse où t'as booké ton tour pour la baie d'Along m'intéresse... Bonne route vers le sud !<br /> <br /> <br /> <br />
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O
<br /> Mail perso envoyé...<br /> <br /> <br />
L
<br /> Je constate une fois de plus que tu ne t'es pas ennuyée ces quelques jours !!!! Tout çà m'a l'air d'avoir été bien sympatique !!!! J'espère que tu n'as pas trop froid, et que tout va continuer dans<br /> de bonnes conditions. Tu as fais des renconcres très cool avec des personnes à priori qui n'aimaient pas faire la fête du tout (lol)<br /> Je t'envoie plein de bisous (gratuit !!!) (je n'ai rien à te vendre !!!)<br /> Je te dis à bientôt<br /> Lolo<br /> <br /> <br />
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O
<br /> Non, ça y'est, il fait chaud, mais je trace ma route...vers le Cambodge. Pour la fête, je l'ai un peu cherché aussi... A très bientôt ma Lolo, Fab a quelque chose pour toi que je lui ai fait<br /> passer. Bisous.<br /> <br /> <br />