Puerto Madryn, séquence émotion...
Et oui, je l'avais écrit, le prochain article est déjà là. Deux raisons pour ça: la première, c'est que j'ai sacrément accéléré le rythme (pas le choix, je quitte l'Amérique du Sud dans moins de deux semaines), la deuxième, c'est que j'ai ausi bien pris du retard (comme j'ai accéléré le rythme, je n'ai plus trop de temps libre, mais j'y travaille un peu plus depuis quelques jours...). La dernière étape avait eu lieu à El Calafate, dans le froid, les glaciers et les montagnes. Là, je remonte vers le nord de la Patagonie, espérant y trouver des températures plus clémentes. Pour ça, j'ai prévu un petit trajet en bus de 24 heures en direction de Puerto Madryn, petite ville de Patagonie située en bord de mer. Dans le bus, je retrouve Marieke et Jessica, les jumelles hollandaises avec qui j'avais passé du temps à Cusco, et Rita et Mjail, les Israeliennes super cools avec qui j'avais partagé un dortoir à Salta. Retouvailles de voyageuses, on se raconte nos périples, nos projets, ce qu'on a aimé, moins aimé, les anecdotes, et on s'installe finalement dans notre bus, prêtes pour une journée entière à somnoler, dormir si on a un peu de chance, entre deux films en espagnol et un plateau repas... Le paysage défile, plat, rien à perte de vue à part quelques moutons égarés. La lumière à la tombée du jour est unique, et les nuages paraissent en suspension, impression bizarre, je perds mes repères, moi qui suis plutôt habituée à être entourée de montagnes. C'est monotone, et en même temps magnifique, et je n'arrive pas à détacher mon regard de la fenêtre.
Après une nuit pas si mauvaise, nous arrivons à Puerto Madryn en début d'après-midi, et nous séparons, ayant toutes réservé dans des hôtels différents. Et oui, ici, c'est la haute saison, si on n'a pas envie de galérer en arrivant et arpenter la ville avec son sac à dos, pas le choix, la réservation s'impose... Je rejoins donc l'hôtel recommandé par Pauline, et suis agréablement surprise par l'endroit: c'est très grand, très propre, et avec en même temps cet esprit "backpackers" qui fait qu'un endroit devient un excellent point de chute. La température est douce, je suis en T-Shirt, ce qui me change de mes étapes précédentes. C'est ici que je vais me débarrasser de ma veste d'hiver et de mes chaussures de marche boliviennes... Un peu de poids en moins, ça fait pas de mal, mon sac à dos s'est dangereusement allourdi ces derniers temps... Après un petit tour dans Puerto Madryn histoire d'aller mettre un orteil dans la mer, je reviens à l'hôtel pour tomber sur Tom et Tommy, deux Belges brievement croisés dans le bus pour le Perito Moreno. Nous partons manger dans un bon restaurant de Puerto Madryn, en compagnie de deux autres Français, un Anglais et une Australienne. Je sais que je vais bientôt quitter l'Argentine, et même si c'est pas bon du tout pour ce que j'ai, je n'arrive pas à ne pas commander la valeur sûre de la table argentine, le bife de chorizo muy jugoso, accompagné de quelques bonnes bouteilles à partager. Oui, je sais, je ne fais que boire du vin, mais ici, avec le football, c'est le sport national! Retour à l'hôtel pour une fin de soirée au clair de lune, ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps...
Le lendemain matin, je suis debout très tôt, prête et même plus pour un moment que j'ai attendu avec impatience, certainement le clou de cette saga patagonienne: la nage avec les lions de mer. Autant j'aime la montagne, et j'ai apprécié chacune des précédentes étapes, autant la mer, c'est mon élément, et même à 14°, ça fait du bien!!! Je voulais plonger avec bouteilles, mais le moniteur m'en a dissuadée: après l'Egypte ou la Malaisie, et avant la Grande Barrière de Corail, aucun interêt selon lui d'aller explorer les fonds patagoniens. Quant aux lions de mer, ils restent en surface. C'est donc avec une épaisse combinaison et un simple tuba que nous partons à cinq, et nous mettons à l'eau après un petit quart d'heure de bateau. Elle est froide, et j'ai peur de me geler, mais Eduardo, le guide nous a prévenu: quand les lions de mer arrivent, on a une telle montée d'adrénaline que le froid est oublié, on ne pense qu'à ce qu'on a devant les yeux. Et bien, c'est parfaitement vrai. Après seulement quelques secondes dans l'eau, nous somme encerclés par quatre ou cinq lions de mer, qui tourbillonent, donnent des petits coups de nageoire ou encore mordillent pour que nous jouions avec eux. Je crois qu'à ce moment-là, j'ai tout simplement perdu la notion du temps. Tuba ou pas, je descend sous l'eau et me mets moi aussi à faire des vrilles et des loopings, partageant les jeux de plusieurs d'entre eux. Moment magique: un grimpe sur mon dos, un autre frotte son museau sur ma joue... et quand Eduardo nous annonce que nous devons regagner le bateau, nous nous regardons tous les cinq incrédules. Mais oui, nous venons de passer une heure dans l'eau, une heure qui nous a paru durer cinq minutes, une heure de bonheur, on a tous des sourires béats sur le visage et des petites otaries qui brillent au fond des yeux... Alors à ceux qui m'ont fait une enveloppe avant de partir pour que je m'offre un moment unique, et bien je crois que c'est fait. Il y'en aura d'autres, mais celui-ci me restera longtemps dans la tête et dans le coeur. Alors un immense merci à Lolo, Coco, JM, Eric et Carine, c'était du bonheur! Le soir, c'est encore des discussions interminables à l'hôtel, chacun raconte sa journée, ce qu'il a vu, montre ses photos... Je viens d'ailleurs de récupérer le CD de photos au club de plongée et suis assez déçue: Eduardo qui se prétendait excellent photographe n'a pas vraiment été à la hauteur, et les photos du matin sont à mon gôut plus que moyennes... Pas grave, j'ai toujours un sourire béat aux lèvres...
Et le jour suivant, je pars pour une excursion vers la péninsule de Valdez, endroit réputé pour sa faune unique. Ici se succèdent toutes l'année dauphins, baleines, orques, pingouins, éléphants ou lions de mer. En ce moment, on peut voir les baleines, les éléphants de mer et les pingouins. C'est donc avec un tour organisé qui va essayer de nous montrer un aximum de choses en un minimum de temps, tout ce que j'aime, que je pars pour la journée. Je suis avec Erin, une Américaine de mon dortoir, passionnée par les pingouins. Moi, ce que je veux voir, c'est les baleines, je suis venue juste pour ça, donc j'attends beaucoup du tour en bateau d'une heure et demie qui devrait nous amener au plus près de ces mastodontes. Au mois de Novembre, les mâles sont repartis, mais on trouve les femelles accompagnées de leurs baleineaux. Ils sont très joueurs et viennent se frotter au bateau de très près. Par contre, c'est plutôt dificile de prendre une photo quand on n'a pas de reflex, et les miennes sont très décevantes... mais encore une fois, c'est un grand moment de voir ces immenses bestiaux nager à quelques mètres du bateau... Nous continuons ensuite vers Punto Norte, plage où l'on peut voir des éléphants de mer. Là encore, les mâles sont partis, et ils ne restent que les jeunes, ayant déjà atteint une taille impressionnante, qui paressent sur la plage, poussant parfois des cris effrayants. Ils ressemblent à des phoques grassouillets en train de perdre leur peau. En effet, les éléphants de mer muent, et leur trompe ne se met à pousser qu'à partir de l'âge de six ans. Ceux-là sont donc trop jeunes pour prétendre avoir un appendice nasal démesuré comme leurs aînés. Etape suivante, les pingouins: on en voit quelques uns qui se balladent, ainsi qu'un tatou et un renard égaré. Tout le monde scrute l'horizon en espérant apercevoir un orque ou encore un dauphin Tonino, ces fameux dauphins noir et balnc, mais on sait bien que ce n'est pas vraiment la saison. Après un ou deux autres arrêts, nous regagnons Puerto Madryn, ayant parcouru plus de quatre cent kilomètres en minibus dans la journé. Le soir, c'est barbecue à l'hôtel, en compagnie de mes compagnes de dortoir ou encore de quelques français qui viennent d'arriver. J'ai le plaisir de voir arriver Ananda, malaisien-néo-zélandais croisé à Puerto Natales, et avec qui j'ai rendez-vous sur l'Ile de Pâques la semaine prochaine.
Samedi, c'était la fin de la Patagonie, je suis repartie vers le nord de l'Argentine, vers la frontière chilienne, en prévision de mon départ proche de Santiago. Encore 24 heures de bus, en direction des meilleures vignobles du pays, vers la ville de Mendoza dont je n'ai entendu que du bien. Ce sera la dernière étape argentine, je décolle de Santiago pour l'île de Pâques dimanche prochain... Elle aura donc à coup sûr un goût de steak et de vin rouge, ça s'impose...
Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de quelqu'un qui me manque pas mal. Alors, Yannick, comme on dit, pas de nouvelles, bonnes nouvelles, j'espère que c'est vrai. Si tu lis ça, tu verras que même au bout du monde, je n'ai pas oublié, alors bon anniversaire. Et j'ai une pensée pour tous mes collègues qui font grève ou pas aujourd'hui... et oui, je ne risque pas de passer à côté de l'info, à chaque fois que j'ouvre mes mails, j'ai en page d'accueil soit une photo de Thierry Henry, soit un gros titre annonçant un mouvement de grève...
i Hasta Pronto todos!
Après une nuit pas si mauvaise, nous arrivons à Puerto Madryn en début d'après-midi, et nous séparons, ayant toutes réservé dans des hôtels différents. Et oui, ici, c'est la haute saison, si on n'a pas envie de galérer en arrivant et arpenter la ville avec son sac à dos, pas le choix, la réservation s'impose... Je rejoins donc l'hôtel recommandé par Pauline, et suis agréablement surprise par l'endroit: c'est très grand, très propre, et avec en même temps cet esprit "backpackers" qui fait qu'un endroit devient un excellent point de chute. La température est douce, je suis en T-Shirt, ce qui me change de mes étapes précédentes. C'est ici que je vais me débarrasser de ma veste d'hiver et de mes chaussures de marche boliviennes... Un peu de poids en moins, ça fait pas de mal, mon sac à dos s'est dangereusement allourdi ces derniers temps... Après un petit tour dans Puerto Madryn histoire d'aller mettre un orteil dans la mer, je reviens à l'hôtel pour tomber sur Tom et Tommy, deux Belges brievement croisés dans le bus pour le Perito Moreno. Nous partons manger dans un bon restaurant de Puerto Madryn, en compagnie de deux autres Français, un Anglais et une Australienne. Je sais que je vais bientôt quitter l'Argentine, et même si c'est pas bon du tout pour ce que j'ai, je n'arrive pas à ne pas commander la valeur sûre de la table argentine, le bife de chorizo muy jugoso, accompagné de quelques bonnes bouteilles à partager. Oui, je sais, je ne fais que boire du vin, mais ici, avec le football, c'est le sport national! Retour à l'hôtel pour une fin de soirée au clair de lune, ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps...
Le lendemain matin, je suis debout très tôt, prête et même plus pour un moment que j'ai attendu avec impatience, certainement le clou de cette saga patagonienne: la nage avec les lions de mer. Autant j'aime la montagne, et j'ai apprécié chacune des précédentes étapes, autant la mer, c'est mon élément, et même à 14°, ça fait du bien!!! Je voulais plonger avec bouteilles, mais le moniteur m'en a dissuadée: après l'Egypte ou la Malaisie, et avant la Grande Barrière de Corail, aucun interêt selon lui d'aller explorer les fonds patagoniens. Quant aux lions de mer, ils restent en surface. C'est donc avec une épaisse combinaison et un simple tuba que nous partons à cinq, et nous mettons à l'eau après un petit quart d'heure de bateau. Elle est froide, et j'ai peur de me geler, mais Eduardo, le guide nous a prévenu: quand les lions de mer arrivent, on a une telle montée d'adrénaline que le froid est oublié, on ne pense qu'à ce qu'on a devant les yeux. Et bien, c'est parfaitement vrai. Après seulement quelques secondes dans l'eau, nous somme encerclés par quatre ou cinq lions de mer, qui tourbillonent, donnent des petits coups de nageoire ou encore mordillent pour que nous jouions avec eux. Je crois qu'à ce moment-là, j'ai tout simplement perdu la notion du temps. Tuba ou pas, je descend sous l'eau et me mets moi aussi à faire des vrilles et des loopings, partageant les jeux de plusieurs d'entre eux. Moment magique: un grimpe sur mon dos, un autre frotte son museau sur ma joue... et quand Eduardo nous annonce que nous devons regagner le bateau, nous nous regardons tous les cinq incrédules. Mais oui, nous venons de passer une heure dans l'eau, une heure qui nous a paru durer cinq minutes, une heure de bonheur, on a tous des sourires béats sur le visage et des petites otaries qui brillent au fond des yeux... Alors à ceux qui m'ont fait une enveloppe avant de partir pour que je m'offre un moment unique, et bien je crois que c'est fait. Il y'en aura d'autres, mais celui-ci me restera longtemps dans la tête et dans le coeur. Alors un immense merci à Lolo, Coco, JM, Eric et Carine, c'était du bonheur! Le soir, c'est encore des discussions interminables à l'hôtel, chacun raconte sa journée, ce qu'il a vu, montre ses photos... Je viens d'ailleurs de récupérer le CD de photos au club de plongée et suis assez déçue: Eduardo qui se prétendait excellent photographe n'a pas vraiment été à la hauteur, et les photos du matin sont à mon gôut plus que moyennes... Pas grave, j'ai toujours un sourire béat aux lèvres...
Et le jour suivant, je pars pour une excursion vers la péninsule de Valdez, endroit réputé pour sa faune unique. Ici se succèdent toutes l'année dauphins, baleines, orques, pingouins, éléphants ou lions de mer. En ce moment, on peut voir les baleines, les éléphants de mer et les pingouins. C'est donc avec un tour organisé qui va essayer de nous montrer un aximum de choses en un minimum de temps, tout ce que j'aime, que je pars pour la journée. Je suis avec Erin, une Américaine de mon dortoir, passionnée par les pingouins. Moi, ce que je veux voir, c'est les baleines, je suis venue juste pour ça, donc j'attends beaucoup du tour en bateau d'une heure et demie qui devrait nous amener au plus près de ces mastodontes. Au mois de Novembre, les mâles sont repartis, mais on trouve les femelles accompagnées de leurs baleineaux. Ils sont très joueurs et viennent se frotter au bateau de très près. Par contre, c'est plutôt dificile de prendre une photo quand on n'a pas de reflex, et les miennes sont très décevantes... mais encore une fois, c'est un grand moment de voir ces immenses bestiaux nager à quelques mètres du bateau... Nous continuons ensuite vers Punto Norte, plage où l'on peut voir des éléphants de mer. Là encore, les mâles sont partis, et ils ne restent que les jeunes, ayant déjà atteint une taille impressionnante, qui paressent sur la plage, poussant parfois des cris effrayants. Ils ressemblent à des phoques grassouillets en train de perdre leur peau. En effet, les éléphants de mer muent, et leur trompe ne se met à pousser qu'à partir de l'âge de six ans. Ceux-là sont donc trop jeunes pour prétendre avoir un appendice nasal démesuré comme leurs aînés. Etape suivante, les pingouins: on en voit quelques uns qui se balladent, ainsi qu'un tatou et un renard égaré. Tout le monde scrute l'horizon en espérant apercevoir un orque ou encore un dauphin Tonino, ces fameux dauphins noir et balnc, mais on sait bien que ce n'est pas vraiment la saison. Après un ou deux autres arrêts, nous regagnons Puerto Madryn, ayant parcouru plus de quatre cent kilomètres en minibus dans la journé. Le soir, c'est barbecue à l'hôtel, en compagnie de mes compagnes de dortoir ou encore de quelques français qui viennent d'arriver. J'ai le plaisir de voir arriver Ananda, malaisien-néo-zélandais croisé à Puerto Natales, et avec qui j'ai rendez-vous sur l'Ile de Pâques la semaine prochaine.
Samedi, c'était la fin de la Patagonie, je suis repartie vers le nord de l'Argentine, vers la frontière chilienne, en prévision de mon départ proche de Santiago. Encore 24 heures de bus, en direction des meilleures vignobles du pays, vers la ville de Mendoza dont je n'ai entendu que du bien. Ce sera la dernière étape argentine, je décolle de Santiago pour l'île de Pâques dimanche prochain... Elle aura donc à coup sûr un goût de steak et de vin rouge, ça s'impose...
Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de quelqu'un qui me manque pas mal. Alors, Yannick, comme on dit, pas de nouvelles, bonnes nouvelles, j'espère que c'est vrai. Si tu lis ça, tu verras que même au bout du monde, je n'ai pas oublié, alors bon anniversaire. Et j'ai une pensée pour tous mes collègues qui font grève ou pas aujourd'hui... et oui, je ne risque pas de passer à côté de l'info, à chaque fois que j'ouvre mes mails, j'ai en page d'accueil soit une photo de Thierry Henry, soit un gros titre annonçant un mouvement de grève...
i Hasta Pronto todos!