
On l'a continué, notre tour en taxi à travers le Rajasthan, avec notre super chauffeur et sa voiture Tata blanche! On en était à Jodhpur, et tout était au beau fixe. Petit hôtel avec piscine juste en dessous du fort recommandé par notre Suresh, atmosphère grouillante et odorante, des vaches, des bouses, des gamins aux frimousses qui font craquer, des
lassi au safran, et un thermomètre qui affiche pas loin des 40°... Et pour changer, après une petite baignade de Fab dans la piscine, et un bout de sieste pour moi, on s'est attaqué à la visite culturelle de la ville, celle du fort de Merhengarh sus-mentionné. Bon, on annonce, on est super calés dans tous les domaines concernant la vie des maharadjahs, et les systèmes d'attaque et de défense rajasthanis, mais comme je suis sympa, je vous passe les détails. Et la vue sur la ville bleue (couleur des maisons, eloignant chaleur et moustiques, parait-il...) depuis le fort vaut à elle-seule le déplacement. On est esuite parti vers la boutique d'épices histoire de ramener quelques saveurs de l'Inde pour quand je rejoindrai ma cuisine, puis vers le marché, au pied de la Clock Tower, où ça grouille, ça grouille... et on a fini la journée dans un des meilleurs restaurants de la ville, sur le toit d'un hôtel, avec encore une fois une vue d'enfer.

Puis on s'est enfoncé un peu plus vers l'Ouest, là où il fait de plus en plus chaud, et où les paysages sont de plus en plus désertiques, pour s'arrêter à une soixantaine de kilomètres de la frontière pakistanaise, à Khuri, aux portes du désert du Thar. Et là-bas, une attraction touristique est reine, le safari à dos de chameau: alors en fait de safari, il s'agit d'une petite ballade juché tout en haut d'un chameau (et c'est haut, un chameau...), tiré lui-même par un chamelier qui nous emmène dans les rares dunes de sable qui se détachent sur ce paysage de broussailles et de cailloux. Mais pour une fois qu'on ne voit ni temple, ni fort, ni palais, on prend, notre chamelier est adorable, et la nuit sous les étoiles un beau moment. On a été traité et on a mangé comme des rois, on a dormi au frais, pour une fois, et on s'est reveillé tous seuls comme des grands pour le lever du soleil. Nous rentrons prendre le petit-dejeuner avant de remonter dans la Tata pour partir vers Jalsaimer, non sans avoir laissé un pourboire indécent à notre chamelier tellement qu'il a été gentil!

Jalsaimer, la ville dorée, c'est presque notre dernière étape, et on a envie de se faire plaisir. Alors Fab a trouvé un hôtel dans le fort où on peut avoir une suite dans une haveli d'époque pour une somme dérisoire, et moi, je n'ai jamais eu une suite, donc je suis d'accord! Oui, mais pas notre chauffeur Suresh, qui veut nous emmener ailleurs sous pretexte qu'il ne peut pas garer sa voiture dans le fort. Le romantisme, la suite, les dernières soirées, il s'en fiche, il veut garer sa voiture, on a bien compris, mais là, il n'y a pas moyen qu'on cède, et il nous dépose de mauvaise grâce en nous donnant rendez-vous le lendemain matin. Notre chambre est superbe, il y a quelques photos qui rendent rien, mais j'étais telle une princesse orientale... Ajoute à ça un accueil des plus chaleureux, dans un cadre somptueux au milieu du fort de pierres jaunes, Jalsaimer, on a aimé! On a visité... un temple jaïn, des maisons d'époque, les
haveli, mais surtout, on a flâné entre le fort et la vieille ville, parce que c'est beau, et que l'atmosphère y est des plus relax.

Et on a du très vite repartir, parce que tout a une fin. On retrouve notre chauffeur qui fait la gueule pour filer vers Bikaner. Là, il ne veut pas nous emmener dans l'hôtel repéré, trop proche de la gare, mais nous en propose un autre dans nos prix. On checke, on dit bof, on va voir celui juste à côté, et je dis oui, parce qu'ils ont un bébé carlin, et que ça, c'est le genre de détail stupide qui fait que je choisis un endroit. Bon, là, notre chauffeur, on l'a définitivement vexé, il nous dit qu'il n'y a pas de chambre pour lui dans notre hôtel, ce qui est en fait faux, donc il doit avoir un accord avec celui d'à côté pour récupérer une commission sur la chambre trop chère. Il nous dépose quand même vers notre prochaine visite, tatata, un fort!!! Puis on part explorer la ville, qui se révelera bien décevante après ce qu'on a vu ces derniers jours. Dernière soirée en tête à tête à l'hôtel, dur d'en profiter, mon estomac qui depuis la Bolivie semblait en bêton a succombé à la nourriture indienne... La nuit est rude, et la perspective des dix heures de voiture pour rejoindre Delhi le lendemain ne m'enchante guère...
Et voilà, on y est, après dix heures de trajet dans un silence de mort, notre chauffeur ne nous ayant toujours pas pardonné de ne pas lui avoir cédé, on est de retour à Delhi. On est passé vite fait à l'agence pour leur signaler que le comportement de leur chauffeur était un peu contraire à ce qu'on nous avait promis (pas de boutiques, libre-choix des hôtels, et si, si, vous vous sentirez comme un roi et une reine...) et comme ils ne veulent pas de mauvaises pub, ils m'ont offert la nuit dans un hôtel "de luxe" avec... le wi-fi! J'en profite pour mettre tout en ligne, c'est une denrée trop rare par ici pour laisser passer l'opportunité... Bon, au passage, notre chauffeur nous a exprimé son mécontentement, me gratifiant d'un "Si je ne t'avais pas emmené dans les boutiques, tu n'aurais pas connu l'Inde, la vraie...", mais ça a au moins eu le mérite de me faire gagner une soirée luxueuse de plus, et de nous permettre de passer nos dernières heures ensemble dans un cadre pas trop sordide.
Et ça y'est, Fabien est reparti pour l'aéroport, et doit avoir un pied dans l'avion à l'heure qu'il est, et moi, je me retrouve seule, pour la première fois depuis trois mois-et-demi, en terre un peu hostile, et c'est rude. Demain, direction le nord, du moins je l'espère, parce que pour savoir comment y aller, pas si simple...
J'ai rajouté des photos dans l'album Rajasthan, une petite centaine malgré un tri draconien: ça redémarre à Jodhpur, donc là où il y a du bleu.
Pour finir, une grosse pensée pour mon chéri qui va me manquer, et un bon anniversaire à Eva, parce que c'est bientôt. Des biz à tous les autres.